Le crâne ancestral
Greg.H sur la main

Ouvre ta ville



par Greg.H

Δ






Pour une fois qu’elle chante et des fois qu’elle danse,
Pour une fois que ses portes s’ouvrent vers l’extérieur,
Tu la voudrais bouclée de l’intérieur - Ta ville !

Pour protéger ses habitants, d’un genre mauvais aux travers humiliants,
De l’agression permanente d’une vile entité de mutants,
Qui arrive d’un pays comme d’un triste tribunal.

Parce que tu as maintenant la parole, tu voudrais te taire,
Reposer sous le mot et enterrer ta ville parnassienne,
Et contempler le monde, par la claire-voie de sa persienne.

Et alors vivre le rapport humain, à l’aide de faire-parts et d’écrans,
N’être à l’autre attaché que par le contrat de la tête baissée.
Enrageant ton chien pour qu’il soit la propriété de la garde.

Et ta douceur tu la regardes avec la honte et la réserve pour le prétexte.
Et ton bonheur tu le tiens dans ton vît, l’usant d’orgasmes sinon de frustration.
Et ta chaleur tu la stockes, dans des conserves à la date d’une froide passion.

L’ange qui s’est tant pâmé sur le berceau de tes aînés,
Crois-tu qu’il jure pareil dans les assises de ces hommes,
Le crois-tu rendu à la solde de zouaves dont le cœur n’est qu’une borne ?

Dors-tu mieux maintenant que ta porte se referme sur ton sort ?
Ne laisseras-tu rentrer les derniers navires dans ton port ?
Leurs cales tout emplies du péril dont l’esprit était le trésor !

Tu n’es pas seul au siècle à prétendre la légende humaine,
Que feront les autres s’ils n’ont plus ton auberge au ciel de leur quête ?
Pour abreuver leurs chevaux et reposer une nuit leur miracle sous tes pénates.

Ouvre ta ville à l’incroyable revenu, des gardiens aux ailes infatigables
Filtrerons dans les regards, les désirs d’or, les ambitions de sang,
Et fermement retenus à la majesté céleste, laisseront passer les âmes de la justesse.

Greg.H, Avril 2004

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